A la découverte de l'île et du Centre
Après un trajet de 10h en avion (+2 h de retard…), nous voilà bien arrivés à Port-au-Prince ! Premier grand changement, nous sommes partis sous la neige à Paris et nous avons atterri sous un soleil de plomb et 33°C !
Nous, ce sont Capucine, ingénieure agronome qui travaillait jusqu’à présent à Saint-Lô dans la Manche, et Bruno, médecin généraliste, faisant des remplacements en Bretagne et en Normandie.
Grâce à la Fondation Hôpital Saint Joseph, nous voici embarqués dans une mission de 6 mois au Centre Pédiatrique Marie Poussepin, prenant la suite de Lorraine et Vianney, et plus récemment de Laëtitia, rentrée il y a à peine 2 semaines.
A notre arrivée, soeur Ana-Patricia nous attendait à l’aéroport et après son chaleureux accueil les 13 km qui nous séparaient du Centre nous ont confirmé que le dépaysement continuait !
Une grande route goudronnée puis des pistes bossues, poussiéreuses et bouillonnantes de vie, de 4x4 roulant à maximum 10 km/h et de tap-tap multicolores bondés (fourgonnettes servant de transports en commun). Pas facile de se frayer un chemin aux carrefours, ici pas de feux ni de lignes blanches sur la route ! D’autant qu’il n’y a pas non plus de place de stationnement ; les voitures peuvent s’arrêter au milieu de la route pour déposer leurs passagers ou charger leur cargaison !
Partout des étals de fruits et légumes, de vêtements, de pneus, des animaux vagabondant de part et d’autre des routes (poules, chèvres, vaches, cochons…), des maisons inachevées avec des armatures dépassant des murs. Il n’est pas évident de se repérer, chaque bâtiment étant entouré de grands murs donnant aux quartiers un aspect de labyrinthe géant. D’ailleurs nous nous sommes perdus aujourd’hui même !
Nous sommes maintenant arrivés depuis 5 jours, et commençons à comprendre comment fonctionne le Centre Pédiatrique. Nous sommes chacun en binôme avec une soeur : Bruno découvre la partie administrative du centre avec soeur Ana-Patricia tandis que Capucine apprend la gestion de la pharmacie avec soeur Genoveva. Les soeurs remercient d’ailleurs l’Hôpital Saint Joseph pour l’arrivée des médicaments qui sont déjà rangés dans les étagères de la pharmacie.
Nous nous mettons parallèlement à l’apprentissage du créole, car bien que le français soit la deuxième langue officielle, la majorité des Haïtiens parle seulement le créole. Même s’il est inspiré de notre langue de Molière, ce n’est pas facile à comprendre. Jugez plutôt :
Comment t’appelles-tu ? Ki jan ou rele ?
Mais il y a aussi beaucoup de similitudes amusantes, ainsi :
Comment vas-tu ? Koman ou yé ? Bien, merci : Pa pi mal, mesi
Content/triste : Kontan / tris
Ce week-end et jusqu’à mardi gras c’est le carnaval, grande fête populaire d’Haïti sur trois jours avec des défilés de chars et musique jusqu’au bout de la nuit. Nous en profitons donc pour découvrir cette culture et notre nouvel environnement pour les 6 prochains mois !